Voici du joli mois de mai
La première nuitée.
Nous ne sommes point des gens armés
De grande renommée.
Nous n'en voulons pas être,
Jamais nous n'en serons jamais.
La chose qui nous mène
Bientôt nous la dirons.
 
Nous avons traversé les bois
Et la forêt bien grande
Au beau chant du rossignolet,
De l'alouette plaisante.
L'alouette plaisante
Chantait d'un si beau chant
La fraîche matinée,
Le retour du printemps !
 
C'est des oeufs que nous demandons,
Si endormis vous n'êtes.
Une demi-douzaine ou bien deux,
Pour mettre à la vinette,
Ou deux ou trois ou quatre
Nous les receverons,
Mais si c'en était d'autres
Nous les refuserions.

Si vous ne voulez rien nous donner
Ne nous faites pas attendre.
Les uns ont très-grand froid aux pieds,
Les autr' ont mal au ventre.
Notre porte bourriche
Qui est fort altérée...
Les pauvres camarades
Qui ne peuvent plus chanter !
 
Recevez nos remerciements,
Le maître et la maîtresse,
D'avoir bien voulu nous donner
Les oeufs de vos poulettes.
 
Des oeufs de vos poulettes
Nous vous remercions,
Jusqu'à l'année prochaine,
Nous vous revienderons.